Emilio Sciarrino
Ancien élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm (promotion 2008), agrégé d’italien (2012), je suis actuellement en première année de thèse sous la direction de Jean-Charles Vegliante.
Lors de mes premières recherches, en Master d’Etudes Italiennes (2009-2011, Paris III), j’ai étudié la poésie trilingue d’Amelia Rosselli, ce qui m’a conduit à m’intéresser plus largement au multilinguisme dans la littérature italienne de la deuxième moitié du XXe siècle, sujet de ma thèse.
En effet, des auteurs comme Amelia Rosselli, Edoardo Sanguineti, Elio Pagliarani ou Antonio Porta ont utilisé dans leur écriture non seulement l’italien mais aussi d’autres langues : l’anglais, le français, l’allemand, voire ponctuellement le latin ou le grec ancien.
Mon projet est donc d’interpréter les expressions poétiques et esthétiques d’un tel multilinguisme, et d’analyser les raisons culturelles et historiques qui pourraient expliquer ce phénomène.
En outre, si l’on considère la tradition littéraire italienne, écrire en plusieurs langues revient à s’inscrire dans la lignée d’auteurs italiens qui font le choix de la position de Dante ‘contre’ celle de Pétrarque, ce qui implique aussi l’emploi d’une multiplicité de styles différents.
Ces enjeux sont réactivés dans le contexte littéraire de la deuxième moitié du XXe siècle, à travers plusieurs questionnements liés entre eux : le rapport à l’oralité, la critique de la langue en tant que produit de structures sociales, et le renouveau idéal de la langue poétique.
Dans le cadre des activités du CIRCE, je participe à l’atelier de traduction de poésie contemporaine italienne ainsi qu’au projet de traduction des Canti de Leopardi.
Parallèlement, je m’intéresse tout particulièrement à la littérature française et italienne d’aujourd’hui. J’ai publié plusieurs textes de fiction (surtout des nouvelles) et j’écris régulièrement des critiques pour des revues en ligne (Nonfiction.fr, Fabula, Afrique Contemporaine, entre autres).
Vous pouvez suivre mon activité sur mon blog ou sur mon fil twitter.
Publications
« Les langues d’Amelia Rosselli », Revue de Fixxion Française Contemporaine, n°3, L’écrivain devant les langues, dirigé par Dominique Combe et Michel Murat, 2011 (http://www.revue-critique-de-fixxion-francaise-contemporaine.org/rcffc/issue/view/13/showToc)
Comptes rendus
- Valérie Nigdélian-Fabre, « Pétrole » de Pasolini. Le poème du retour. Nonfiction, puis Nos Italies (http://nositaliesparis3.wordpress.com/2012/10/18/pasolini-un-testament/)
- Amelia Rosselli, È vostra la vita che ho perso. Conversazioni e interviste 1964-1995 (Formafluens, n°3, 2011, http://www.formafluens.net/formafluens.net_2011-03.pdf)
- Lorenzo Calogero, Parole del tempo (Gruppo sperimentale Villa Nuccia, http://www.lorenzocalogero.it/critica/emilio-sciarrino/)
- Sylvie Servoise, Le Roman face à l'histoire. La littérature engagée en France et en Italie dans la seconde moitié du XXe siècle (http://www.fabula.org/revue/document6389.php, Acta Fabula, 2011)
- Rotraud von Kulessa, Entre la reconnaissance et l'exclusion. La position de l'autrice dans le champ littéraire en France et en Italie à l'époque 1900 (Acta Fabula, 2011 http://www.fabula.org/revue/document6305.php )
- Francesco Orlando, Les Objets désuets dans l’imagination littéraire, Ruines, reliques, raretés, rebuts, lieux inhabités et trésors cachés. Traduit de l’italien par Paul-André et Aurélie Claudel. (Acta Fabula, 2011 http://www.fabula.org/revue/document6252.php)